Supervision
La supervision implique la dimension personnelle.
Elle nécessite un contrat spécifique entre les participants et le superviseur. Elle peut avoir lieu entre des personnes d’une même institution si les conditions de confidentialité et de sécurité sont réunies.
Les intervenants sociaux et psycho-sociaux, dans le cadre d’exercice de leur métier restent des personnes à part entière : ils puisent des ressources dans leur patrimoine d’expériences sociales, familiales scolaires, universitaires, dans l’évolution de leur vie privée et celle des apprentissages liés à leurs relations professionnelles ou de loisirs tout au long de leur carrière. Au-delà des formations et diplômes ces caractéristiques constituent leur équation personnelle, expression de leurs talents, de leurs valeurs et de leurs particularités.
Le travail social et psycho-social suscite des réactions émotionnelles fortes et mobilise des valeurs importantes Il nécessite parfois des comportements et des attitudes inhabituelles, peut éventuellement laisser des traces douloureuses, nourrissantes, confrontantes. Des situations entrent en résonances avec des vécus actuels ou passés.
Face à certaines situations la demande d’aide n’est pas technique ni méthodologique mais relève de ce niveau d’implication à la frontière du privé et du professionnel. Ce n’est pas de la thérapie puisque l’intervention ne vise pas une résolution aboutie de la sphère mémorielle et émotionnelle ainsi activée mais une meilleure adéquation des attitudes de l’intervenant face à la situation considérée.
Pendant toute leur carrière les professionnels du travail social et psycho-social ou psycho-éducatif sont directement ou indirectement sollicités à clarifier ces liens et à désintriquer les niveaux personnels et professionnels sans tomber dans les pièges de la « noyade émotionnelle » ou de son corollaire aussi néfaste, la «coupure émotionnelle ». Beaucoup de professionnels progressent en intelligence émotionnelle et relationnelle par le biais de leurs formations, de leurs expériences ; du soutien éclairé dont ils bénéficient, d’une démarche de thérapie et/ou de développement qu’ils entreprennent par leurs propres moyens.
Ce niveau de travail nécessite un contrat spécifique, un accord éclairé sur le processus engagé, une alliance forte avec le superviseur, un bon niveau de qualification et d’expérience du superviseur et au sein du groupe une sécurité bien établie, un mandat institutionnel explicite.
Si ces conditions éthiques ne sont pas remplies, il y a des conséquences négatives prévisibles, mécanismes défensifs rigidifiés, craintes et peurs vis-à-vis de l’expérience du groupe, confusion entre espace thérapeutique et espace de supervision, commérages à l’extérieur du groupe, sur-idéalisation de l’intervenant, jusqu’à prise de contrôle du groupe au nom d’une idéologie.
Objectifs Pédagogiques
- Développer une cohérence dans l’approche professionnelle.
- Repérer et résoudre les problèmes liés à d’éventuelles résonnances, les transformer en solutions
- Repérer les isomorphismes et ajuster son mode d’interaction pour en limiter les effets
- Développer une capacité à prendre de la distance sur les situations affectives vécues.
- Développer des outils de régulation émotionnelle
- Acquérir des concepts, des méthodes nécessaires à l’analyse des données relationnelles et affectives issues de la pratique.
- Construire des représentations ou des schémas de travail créatifs pour faire face à la complexité de certaines situations professionnelles et poursuivre l’exercice de son métier.
- Renforcer l’aide, le soutien et la solidarité entre les professionnels.
- Acquérir les outils et la méthodologie pour aborder les dynamiques relationnelles au sein des groupes et des institutions.
- Décoder les demandes implicites contenues dans les plaintes, refléter les émotions et faire des hypothèses sur les besoins de manière empathique.
- S’appuyer sur les ressources des personnes accompagnées, de son équipe, identifier ses limites.
Tous les professionnels ont vécu des moments où leur style interactionnel, leur expérience ou leur créativité leur a permis de gérer des situations complexes, de se sortir d’impasses relationnelles ou de créer les conditions d’un dialogue constructif. Cela s’appelle : relation de confiance, résolution de conflit, motivation au changement, offre et acceptation d’une option d’action protectrice, soulagement d’une angoisse…
Tous les professionnels ont un patrimoine de réussites, de compétences et de ressources qui, mises en œuvre au cœur de l’action se sont révélées constructives, satisfaisantes, profitables.
La supervision est un contexte d’élaboration, de construction de sens et de choix possibles pour l’action : les réponses toutes faites face à une situation complexe n’existent pas, elles émergent de ce processus commun de réflexion et de confrontation à ses pensées, ses émotions, ses attitudes et aux réactions suscitées chez nos interlocuteurs
De ce patrimoine mémoriel vécu au cœur de l’intervention, il est possible de puiser des ressources qui permettent d’augmenter l’autonomie personnelle. Les ressources et capacités sont mises en évidence. Les impasses relationnelles font l’objet d’un travail qui stimule la créativité du groupe. C’est ce que doivent pouvoir permettre les séances de supervisions.
Modalités Pédagogiques
L’approche adoptée par l’équipe de Pégase Processus est systémique.
C’est une approche conceptuelle et pragmatique qui tend à appréhender à la fois la complexité de l’ensemble d’un système, tout en restant attentif à saisir les particularités de ces éléments, leurs interactions entre eux et avec d’autres systèmes. La mise en pratique de cette philosophie permet de mobiliser les ressources des personnes et de leur entourage pour des changements bénéfiques.
- Nous proposons une méthodologie appréciative qui permet de repérer et d’explorer les choix fructueux, les postures efficientes et d’en parcourir le chemin, mental , émotionnel, relationnel organisationnel , personnel qui a permis d’aboutir à ce résultat « satisfaisant » , « appréciable ». Cette méthodologie permet de reconstruire le processus une fois arrivé à destination et d’en tirer des enseignements, de partager avec d’autres des récits sur les chemins parcourus.
- Il s’agit de quitter à un moment donné l’analyse des problèmes et de leurs causalités éventuelles, ce qui peut paraître déroutant au regard des habitudes mentales bien ancrées dans le champ de nos pratiques professionnelles. Pour l’avoir mise en place et en avoir observé les effets depuis plusieurs années nous avons appris à être confiants de ce qui résulte d’un tel cheminement qui s’inspire partiellement, mais non exclusivement de l’approche dite centrée sur les solutions, de l’investigation appréciative et des approches centrées sur l’exploration des points forts, des exceptions et des compétences.
- Nous proposons une expérimentation à partir de situations simulées, tirées de la pratique des participants. Cela permet d’établir des liens entre théorie et pratique. La méthodologie expérientielle stipule que nous apprenons par l’expérience, pas seulement par l’acquisition de savoirs.
- Nous utilisons un certains nombres d’outils métaphoriques, de cartes mentales qui peuvent, le cas échéant, faciliter l’expression, aider à repérer les émotions, les besoins de chacun.
La vie est comprise comme une suite d’expériences sur lesquelles il est possible de revenir pour en retirer de nouveaux apprentissages.
Cette démarche comprend deux étapes : Vivre l’expérience – Revenir sur l’expérience vécue.
Modalités d'évaluation
A l’issue de chaque intervention, nous remettrons :
La liste émargée des participants de chaque séance,
Une synthèse qualitative et quantitative à la fin du cycle des sessions
Les outils d’évaluation mis en œuvre pendant et au terme de l’action sont :
Évaluation performative orale des participants sur leurs expériences, leurs connaissances et leur vécu auprès des personnes accompagnées et/ou de leur équipe
Bilan écrit du formateur et/ou réunion d’évaluation orale approfondie et/ou Bilan avec les responsables
Pré-requis
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